Bactéries pathogènes Vs antibiotiques

Bactéries pathogènes Vs antibiotiques

La prise en charge des infections bactériennes chez les animaux comme chez l’Homme repose généralement sur l’administration d’antibiotiques. Cependant, les bactéries peuvent développer différents mécanismes pour devenir insensibles à l’activité des antibiotiques et survivre malgré les traitements.

L’antibiorésistance qui rend la bactérie définitivement résistante à l’antibiotique est le mécanisme le plus connu et nous travaillons à améliorer l’usage des antibiotiques en médecine vétérinaire pour diminuer la sélection de bactéries résistantes en cours de traitement.

En parallèle de l’antibiorésistance, il existe d’autres mécanismes réversibles tels que la tolérance aux antibiotiques ou la formation de biofilm qui permettent aux bactéries de survivre temporairement en présence d’antibiotiques et sur lesquels nous menons aussi des recherches

Objectifs de l’axe :

Maintenir l’efficacité d’antibiotiques existants et identifier de nouvelles solutions thérapeutiques.

Maintenir l’activité d’antibiotiques existants 

Nous travaillons à optimiser les posologies pour augmenter l’activité sur les bactéries et/ou pour diminuer la sélection de résistances.

Une partie de nos projets consiste à exposer dans des systèmes dynamiques tels que les Hollow Fibers® des bactéries aux mêmes concentrations d’antibiotiques que celles obtenues chez l’animal lors d’un traitement « standard » et à évaluer le nombre de bactéries tuées ou devenant résistantes en fonction des posologies testées.

Modèle Hollow Fiber

Modèle Hollow Fiber

Identifier des solutions thérapeutiques innovantes

Biofilm

Les infections bactériennes associées à des biofilms et notamment les mammites à Staphylococcus aureus chez la vache laitière sont des infections très difficiles à éradiquer à cause d’une organisation et d’un fonctionnement particuliers de la communauté bactérienne. La récalcitrance des biofilms aux traitements est en particulier liée à la présence, dans ceux-ci, de nombreuses bactéries tolérantes aux antibiotiques appelées « persisters ». Aucun antibiotique disponible en médecine vétérinaire n’est capable d’éradiquer des biofilms formés et les solutions thérapeutiques doivent faire appel à d’autres types de molécules. Nous testons donc en laboratoire des combinaisons de molécules antibiotiques et non antibiotiques sur des biofilms bactériens.

Tolérance

A la tolérance induite par l’environnement des bactéries, comme celle observée dans les biofilms, peut s’ajouter une tolérance génétique, c’est-à-dire acquise, comme certaines résistances, par mutation des bactéries. Ces mutations permettent aux bactéries de produire des « persisters » en grand nombre, et ainsi de survivre temporairement en présence d’antibiotiques. La détection, la mesure et la prise en compte de la tolérance dans les traitements parait d’autant plus importante qu’elle semble favoriser une acquisition ultérieure de la résistance. Certaines de nos études visent donc à mieux caractériser la tolérance, et notamment à évaluer son évolution, en parallèle de la résistance, lors de traitements antibiotiques mis en œuvre dans nos modèles infectieux in vitro.

Principales compétences mises en œuvre dans l’axe

Pharmacocinétique/pharmacodynamie, bactériologie et biologie moléculaire.

Date de modification : 07 juin 2023 | Date de création : 01 décembre 2017 | Rédaction : Pascal Bourdaudhui